lundi 18 mai 2020

Le grand bol d'air



Pour ma première sortie après confinement, j'avais choisi de retrouver mon terrain de jeu préféré, l'arrière-pays Basque.
Il est des lieux aux saveurs et ambiances particulières et ce pays en fait partie. Fier de ses traditions et de sa culture - et on le comprend - ce petit coin de terre entre océan et montagnes a un charme incroyable.
Le trajet depuis Pau est un peu long par les petites routes : Mourenx, Navarrenx, Mauléon puis Saint Jean Pied de Port, petite cité sertie par ses murailles, entame ma route vers l'Espagne, mais je ne m'arrêterai qu'à Arnéguy où la Guardia Civil garde farouchement la frontière (et on ne badine pas avec elle!).
Je bifurque par un mince lacet de route goudronnée qui serpente le long du Rio Luzaide, la petite rivière qui sert de frontière entre la France et l'Espagne.
La route finit rapidement par grimper à travers prés puis forêt, pour déboucher sur des hauts pâturages donnant sur toute la vallée.
Comme à son habitude, l'endroit est sévère, le soleil peinant à percer les nuages. 
Sur ces pentes, je croise troupeaux de moutons, vaches et pottok - chevaux à moitié sauvages peuplant ce coin des Pyrénées, ainsi que des éleveurs. 
Tout le long de la balade je suis survolé par des rapaces tournoyant dans les airs à la recherche de leur proie. L'endroit vous remplit d'une sensation d'immensité.
Ici, on est loin de toute idée du tourisme de masse.
La beauté sauvage des paysages, d'un vert lumineux baignant dans une atmosphère mystérieuse, donne envie de profiter de la promenade, laquelle est émaillée de pauses photo. 
Après avoir profité de ce chemin balcon, je redescends vers Saint Jean Pied de Port avant de reprendre la direction des Cols d'Iraty qui, en cette saison, commence à être nettement plus fréquentée par les motards.
En faisant le plein dans une station, avant d'entamer la route des cols, je croise quelques bikers avec qui j'entame une discussion amicale.
Dans la montée vers le Chalet d'Iraty, je croise donc quantité de motards mais comme à son habitude, le monde se masse dans les endroits les plus touristiques (points de vue, buvettes,...). Ecartez-vous un peu de ces lieux de rassemblement et vous retrouvez le calme absolu. 
Au Chalet d'Iraty, une route plus secrète bifurque vers les montagnes, route qui devient sentier carrossable pour donner sur quantités de chemins caillouteux qui régale l'amateur de Trail. 
On ne sait où donner de la tête tant ces chemins pastoraux abondent. Il m'est arrivé d'en emprunter quelques un avec mon ancienne moto pour voir où ils pouvaient aboutir (souvent à un cul de sac d'ailleurs). 
Il va falloir que je m'aguerrisse en off-road, il ne suffit pas d'être équipé...
Le temps froid et venteux ne prêtant pas à la flânerie, je décide de redescendre par l'autre versant d'Iraty, par une route plus secrète et plus étroite que l'autre versant et bifurque vers la Pierre Saint Martin par Saint-Engrâce.
Après cette longue et belle journée, gorgé des merveilles de mes chères Pyrénées, je regagne le dimicile par la Vallée de Baretous.